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Les Récréations d'Aubépine & Bridget
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14 mai 2008

CES FEMMES

bandepapillon

Laissez-moi vous parler de ces femmes du Nord de la France, que j'ai connues dans mon enfance: elles étaient mes cousines, mes tantes, ma grand-mère.
Filles, épouses et mères de mineurs de fond, elles ont passé leur vie au service de "leurs hommes" qu'elles ont chéris, soignés avant de les voir tous partir bien trop tôt, bien avant elles.
Elles pourtant fatiguées, usées mais dont les intérieurs pauvres brillaient, s'illuminaient comme si le soleil leur venait de l'intérieur.
Elles, au cœur si grand et si gros qu'elles ne se plaignaient jamais de leur sort, élevant leurs nuées d'enfants sans jamais montrer de fatigue.
Elles qui supportaient les coups, les ivresses, les détresses de leurs hommes esclaves de la mine.
Elles, qui se rapetissaient à mesure que le temps passait, mais toujours vaillantes, encore au service du dernier, qui n'était pas encore marié...
Elles qui n'avaient d'autres distractions que le café, sans cesse réchauffé au coin du fourneau et qu'elles partageaient entre voisines.
Elles qui ont aussi respiré cette poussière mortelle qui tapissait leurs rues et noircissait mes culottes et mes chaussettes en quelques minutes.
Elles qui allaient cueillir la luzerne dans les champs pour nourrir leurs lapins qu'elles égorgeaient pour le repas dominical.
Elles qui partageaient la passion de leurs hommes pour les canaris chanteurs ou les pigeons voyageurs .
Ces femmes qui ont vécu la misère, la peur, la mort à chaque coup de grisou ou à chaque grève, elles que j'ai vues partir mais que je n'ai pas oubliées.
A toutes celles que j'ai connu, je dédie ce texte, en hommage à ma grand-mère.

LA VIEILLE DAME

Le visage ridé,
Le corps déformé,
Petite pomme flétrie,
Meurtrie,
Ratatinée.
Elle fuit les gens,
La vie,
Le temps.
Et le vide l'aspire
Et le vent la respire
C'est bientôt le néant.

© Aubépine
 

bandepapillon

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