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Les Récréations d'Aubépine & Bridget
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28 mai 2008

A propos de La Commune de Paris

Paroles d'anarchistes - entre les années 1870 et 1930.

Michel Bakounine (1814-1876)
"Pour l'organisation de la Commune, la fédération des barricades en permanence et la fonction d'un Conseil de la Commune révolutionnaire par la délégation d'un ou deux députés par chaque barricade, un par rue, ou par quartier, députés investis de mandats impératifs, toujours responsables et toujours révocables. Le Conseil communal ainsi organisé pourra choisir dans son sein des comités exécutifs, séparés pour chaque branche de l'administration révolutionnaire de la Commune".
***
"Donc le triomphe des jacobins ou des blanquistes serait la mort de la Révolution. Nous sommes les ennemis naturels de ces révolutionnaires, futurs dictateurs, réglementateurs et tuteurs de la révolution [...]".
***
"Mais restant isolée, aucune commune ne pourra se défendre. Ce sera donc une nécessité pour chacune de propager la révolution au-dehors, de soulever toutes les communes voisines et, à mesure qu'elles se soulèveront, de se fédéraliser avec elles pour la défense commune".
    ***
"ce qui donne de la valeur à cette révolution, c'est précisément qu'elle a été faite par la classe ouvrière".
    ***
"nous ne devons pas diminuer le prestige de ce fait immense, la Commune, et nous devons défendre à outrance, dans ce moment, même les jacobins qui sont morts pour elle".
    ***
"Je suis un partisan de la Commune de Paris, [...] surtout parce qu'elle a été une négation audacieuse, bien prononcée, de l'Etat", et aussi que Paris a porté "un coup mortel aux traditions politiques du radicalisme bourgeois".
    ***
"pour combattre la réaction monarchique et cléricale, ils [les socialistes convaincus] ont dû, oubliant et sacrifiant eux-mêmes les premières conditions du socialisme révolutionnaire, s'organiser en réaction jacobine"
    ***

"Delescluze et bien d'autres avec lui signèrent des programmes et des proclamations dont l'esprit général et les promesses étaient positivement socialistes. Mais comme, malgré toute leur bonne foi et toute leur bonne volonté, ils n'étaient que des socialistes bien plus extérieurement entraînés qu'intérieurement convaincus, comme ils n'avaient pas eu le temps, ni même la capacité, de vaincre et de supprimer en eux-mêmes une masse de préjugés bourgeois qui étaient en contradiction avec leur socialisme récent, on comprend que, paralysés par cette lutte intérieure, ils ne purent jamais sortir des généralités, ni prendre une de ces mesures décisives qui eussent rompu à jamais leur solidarité et tous leurs rapports avec le monde bourgeois.

Ce fut un grand malheur pour la Commune et pour eux ; ils en furent paralysés et ils paralysèrent la Commune ; mais on ne peut pas le leur reprocher comme une faute. Les hommes ne se transforment pas d'un jour à l'autre, et ne changent ni de nature ni d'habitudes à volonté. Ils ont prouvé leur sincérité en se faisant tuer pour la Commune. Qui osera leur en demander davantage?
    Ils sont d'autant plus excusables que le peuple de Paris lui-même, sous l'influence duquel ils ont pensé et agi, était socialiste beaucoup plus d'instinct que d'idée ou de conviction réfléchie".


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    James Guillaume (1844-1916)
"La révolution de Paris est fédéraliste [...]. Le fédéralisme, dans le sens que lui donne la Commune de Paris, et que lui a donné il y a bien des années le grand socialiste Proudhon [...] est avant tout la négation de la Nation et de l'Etat [...]. Il n'y a plus d'Etat, plus de pouvoir central supérieur aux groupes et leur imposant son autorité ; il n'y a que la force collective résultant de la fédération des groupes [...]. L'Etat centralisé et national n'existant plus, et les Communes jouissant de la plénitude de leur indépendance, il y a véritablement an-archie".
  *****
  Arthur Arnould (1833-1895)
"Pas d'Unité ! - Pas de Centralisation ! - Pas de Pouvoir fort ! - L'Autonomie du Groupe et l'Union des Groupes autonomes. Ces paroles, ce sont celles que la Commune vint proclamer à son tour pour la première fois, en essayant de les faire passer dans les faits".

    ***
  "Le 18 mars, le peuple rompit définitivement avec la vieille tradition monarchique et jacobine, également affolée d'unité, également intoxiquée de l'idée empoisonnée d'un Pouvoir fort. Le 18 mars, le peuple déclara qu'il fallait sortir du cercle vicieux, couper le mal dans sa racine, non plus changer de maître, mais cesser d'avoir des maîtres, et avec une admirable vision de la vérité, du but à atteindre, des moyens qui pouvaient y conduire, il proclama l'autonomie de la Commune et la fédération des communes" .
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Gustave Lefrançais (1826-1901)
(la Commune )"n'avait pas seulement pour but de décentraliser le pouvoir, mais de faire disparaître le pouvoir lui-même".
    ***
"Le caractère principal, en effet, du mouvement du 18 mars, c'est que ce mouvement aura été le point de départ d'une rupture complète et sans retour possible d'avec les divers partis politiques qui, à différents titres, avaient eu jusqu'alors la prétention de représenter la révolution".
    *****
Louise Michel (1830-1905)
"A la Commune, majorité révolutionnaire, minorité socialiste, reconnaissant enfin le néant des discussions théoriques pures, s'étaient tendu la main et chacun, pour mourir, avait rejoint son quartier".
    ***
"Si un pouvoir quelconque pouvait faire quelque chose, c'eût été la Commune composée d'hommes d'intelligence, de courage, d'une incroyable honnêteté, qui tous de la veille ou de long temps, avaient donné d'incontestables preuves de dévouement et d'énergie. Le pouvoir, incontestablement les annihila, ne leur laissant plus d'implacable volonté que pour le sacrifice, ils surent mourir héroïquement. C'est que le pouvoir est maudit, et c'est pour cela que je suis anarchiste"
    *****
Elisée Reclus (1830-1905),
"Jusqu'à maintenant, les communes n'ont été que de petits Etats, et même la Commune de Paris, insurrectionnelle par en bas, était gouvernementale par en haut, maintenait toute la hiérarchie des fonctionnaires et des employés. Nous ne sommes pas plus communalistes qu'étatistes, nous sommes anarchistes..." .

    *****
Pour le congrès annuel de la Fédération jurassienne à la Chaux-de-Fonds:
"Les idées émises sur la commune peuvent laisser supposer qu'il s'agit de substituer à la forme actuelle de l'Etat, une forme plus restreinte, qui serait la commune. Nous voulons la disparition de toute forme étatiste, générale ou restreinte, et la commune n'est pour nous que l'expression synthétique de la forme organique des libres groupements humains" .

    *****
Pierre Kropotkine (1842-1921),
"sous le nom de Commune de Paris, naquit une idée nouvelle, appelée à devenir le point de départ des révolutions futures" et qu'en raison des circonstances "la Commune de 1871 ne pouvait être qu'une première ébauche".
    ***
"[...] elle n'osa se lancer entièrement dans la voie de la révolution économique ; elle ne se déclara pas franchement socialiste, ne procéda ni à l'expropriation des capitaux ni à l'organisation du travail ; ni même au recensement général de toutes les ressources de la cité. Elle ne rompit pas non plus avec la tradition de l'Etat, du gouvernement représentatif, et elle ne chercha pas à effectuer dans la Commune cette organisation du simple au complexe qu'elle inaugurait en proclamant l'indépendance et la libre fédération des Communes".
    "Enfermés à l'Hôtel-de-Ville, avec mission de procéder dans les formes établies par les gouvernements précédents, ces révolutionnaires ardents, ces réformateurs se trouvèrent frappés d'incapacité, de stérilité. Avec toute leur bonne volonté et leur courage, ils n'ont pas même su organiser la défense de Paris. Il est vrai qu'aujourd'hui on s'en prend pour cela aux hommes, aux individus ; mais ce ne sont pas les individus qui furent la cause de cet échec, c'est le système appliqué".

***
"La solution pratique ne se trouvera, ne se précisera que lorsque le changement aura déjà commencé : elle sera le produit de la révolution elle-même, du peuple en action, ou bien elle ne sera rien, le cerveau de quelques individus étant absolument incapable de trouver ces solutions qui ne peuvent naître que de la vie populaire".

    ***
"Ces hommes, qui seraient si nécessaires au milieu du peuple, et précisément dans ces journées de révolution, pour semer largement leurs idées, pour mettre les masses en mouvement, pour démolir les institutions du passé, se trouvent cloués là, dans une salle, discutant à perte de vue, pour arracher des concessions aux modérés, pour convertir des ennemis, tandis qu'il n'y a qu'un seul moyen de les amener à l'idée nouvelle, c'est de la mettre à exécution".
***
"une vie nouvelle demande des formes nouvelles" et "en dehors de l'anarchie, il n'y a pas de révolution".
***
"L'indécision régnait dans les esprits, et les socialistes eux-mêmes ne se sentaient pas l'audace de se lancer à la démolition de la propriété individuelle, n'ayant pas devant eux de but bien déterminé. Alors on se laissa berner par ce raisonnement que les endormeurs répètent depuis des siècles. - "Assurons-nous d'abord la victoire ; on verra après ce qu'on pourra faire." S'assurer d'abord la victoire ! Comme s'il y avait moyen de se constituer en Commune libre tant qu'on ne touche pas à la propriété ! [...] On cherchait à consolider d'abord la Commune en renvoyant à plus tard la révolution sociale, tandis que l'unique moyen de procéder était de consolider la Commune par la révolution sociale ! Il en arriva de même pour le principe gouvernemental. En proclamant la Commune libre, le peuple de Paris proclamait un principe essentiellement anarchiste ; mais, comme à cette époque l'idée anarchiste n'avait que faiblement pénétré dans les esprits, il s'arrêta à moitié chemin et, au sein de la Commune il se prononça encore pour le vieux principe autoritaire, en se donnant un Conseil de la Commune, copié sur les Conseils municipaux".
    ***
"Ils [les prolétaires réunis ce jour-là dans les meetings] discutent l'enseignement qu'il faut tirer de la Commune de 1871 pour la prochaine révolution ; ils se demandent quelles étaient les fautes de la Commune, et cela non pour critiquer les hommes, mais pour faire ressortir, comment les préjugés sur la propriété et l'autorité qui régnaient en ce moment au sein des organisations prolétariennes, ont empêché l'idée révolutionnaire d'éclore, de se développer et d'éclairer le monde entier de ses lueurs vivifiantes. L'enseignement de 1871 a profité au prolétariat du monde entier et, rompant avec les préjugés anciens, les prolétaires ont dit clairement et simplement, comment ils entendent leur révolution. Il est certain désormais que le prochain soulèvement des Communes ne sera plus simplement un mouvement communaliste. Ceux qui pensent encore qu'il faut établir la Commune indépendante et puis, dans cette Commune, faire essai de réformes économiques, sont débordés par le développement de l'esprit populaire. C'est par des actes révolutionnaires socialistes, en abolissant la propriété individuelle, que les Communes de la prochaine révolution affirmeront et constitueront leur indépendance".
    ***
Jean Grave (1854-1939)
"Le mouvement qui, à Paris, avait abouti à la Commune, était dû, cela ne fait aucun doute, à un besoin de réaliser les espérances contenues dans le mot République. Car, à cette époque, République signifiait plus qu'un changement politique, signifiait, aussi, un changement économique quelconque, certainement plus de bien-être pour tous. Par quels moyens ces améliorations devaient-elles s'opérer ? Par quelles transformations devait passer l'Etat social pour produire ces résultats ? Cela, il faut l'avouer, très peu, dans ce que l'on est convenu d'appeler la "masse", en avaient une idée, et s'en étaient préoccupés. Et, parmi ceux qui la menaient, ils étaient peu ceux qui avaient quelques idées nettes là-dessus. [...] Ce que les autres [les républicains] n'avaient su - ou voulu - faire, la Commune le ferait !".
***
"Mais s'ils furent honnêtes, les hommes du Comité Central furent loin d'être à la hauteur de la situation. Tout le temps qu'ils gardèrent le pouvoir ils ne surent prendre aucune des mesures qu'exigeait la situation [...]. Beaucoup de ces mesures, il aurait été encore temps de les prendre lorsque fut nommée la Commune, mais, celle-ci, tout aussi incapable que le Comité Central, ne sut pas réparer les bêtises de son prédécesseur. [...] Parmi elle, il y avait trop de vieux jacobins qui en étaient restés aux vieilles formules de 93, et qui croyaient qu'en imitant le jargon des révolutionnaires de cette époque ils allaient renouveler la société. La Commune discourut, parlementa, légiféra, mais ne sut faire oeuvre utile. Même ceux qui avaient compris que la question devait sortir de la politique pour devenir économique, n'eurent que des aspirations, des intuitions, rien de précis, capable de se transformer en faits".
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Manuel González Prada (1844-1918)
"La Commune a commis l'erreur gravissime d'avoir été un mouvement politique plutôt qu'une révolution sociale ; et si elle n'était pas morte étouffée dans le sang, elle aurait peut-être sombré dans un coup d'Etat, comme il advint de la République de 48. Ses hommes, aussi redoutables et destructeurs qu'ils aient pu paraître aux habitants honnêtes, éprouvaient à l'égard des institutions sociales et de la propriété un respect véritablement bourgeois. N'osant pas provoquer une crise financière d'une ampleur colossale, ils se sont transformés en gardiens de la richesse entassée dans les banques, ils ont défendu ce Capital - inhumain et égoïste - qui excitait et lâchait contre eux la féroce soldatesque de Versailles".
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Max Nettlau (1864-1944)
"il y avait des restes indélébiles de gouvernementalisme municipal, local, et une méfiance envers l'anarchisme. de même qu'existait la théorie de l'Etat minimum, on croyait à la Commune minimum, gouvernée le moins possible, mais néanmoins gouvernée. Les libertaires qui combattaient avec ces communalistes furent attirés et à la fois repoussés par eux".
***
"A cause de la fin héroïque de la Commune, écrit-il, ces faits furent souvent considérés comme secondaires par les libertaires qui les connurent pourtant bien et qui, du reste, pouvaient les contrôler de près au contact des nombreux réfugiés, à Genève par exemple".

***
"D'autres, comme Elisée Reclus (qui fut combattant et ardent partisan de la Commune et resta ami de ses défenseurs) ne se laissèrent pas séduire par le communalisme et devinrent toujours davantage des anarchistes clairvoyants. Louise Michel, la combattante la plus enthousiaste de la Commune, après avoir vu se développer les erreurs et l'autoritarisme chez ses meilleurs partisans, devint anarchiste [...] quand elle put réfléchir à ce qu'elle avait vu. Une autre combattante, Victorine Rouchy, devint aussi une des premières anarchistes communistes de Genève. Bakounine ne fut pas absorbé, ni complètement fasciné par la Commune de Paris, comme tant d'autres dont le champ visuel resta limité par ce grand événement. En Italie et en Espagne on n'eut généralement pas cette limitation de vue, mais elle se fit ailleurs et, à mon avis, cela entraîna une certaine désagrégation de l'Internationale".
*****
Albert Ollivier
"D'ailleurs, ce n'est pas en allant déposer des couronnes sur les tombes des communards, en allant discourir le long du mur des fédérés, que nous maintiendrons vivant l'esprit de la Commune. Trop facile de se donner de la majesté et un faux air de grandeur en allant s'incliner au-dessus des victimes ! La leçon est plus dure, elle exige davantage de nous. C'est par nos actes seuls que nous pourrons maintenir vivant l'esprit de la Commune, en quelque sorte la continuer".

Références:

http://dwardmac.pitzer.edu/Anarchist_Archives/pariscommune/anarsetcommune.html
- GUERIN : Ni Dieu ni Maître, tome I. - Paris : Maspero, 1974,
- Arthur LEHNING : "Michel Bakounine. Théorie et pratique du fédéralisme anti-étatique en 1870-1871", in 1871. Jalons pour une histoire de la Commune de Paris ; publié ss. la dir. de Jacques Rougerie, avec la collaboration de Tristan Haan, Georges Haupt et Miklos Molnar. - Paris : PUF, 1973, p. 455-473.
- LEHNING, op. cit. et Jeanne GAILLARD : Communes de province, Commune de Paris, 1870-1871. - Paris : Flammarion, 1971, 186 p. (col. Questions d'histoire ; 26).
- Max NETTLAU : Histoire de l'anarchie ; traduction, annotations et commentaires de Martin Zemliak. - Paris : Artefact, 1986, p. 126.
- Jacques ROUGERIE : Procès des Communards. - Paris : Julliard, 1964
- Arthur ARNOULD : Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris [Bruxelles, 1878]. - Lyon : Ed. Jacques-Marie Laffont et associés, 1981 (col. Demain et son double),
- Gustave Lefrançais, Étude sur le mouvement communaliste à Paris en 1871 (Neuchâtel, 1871),
- William SERMAN : La Commune de Paris (1871). - Paris : Fayard, 1986,
- Pierre KROPOTKINE : "La Commune de Paris", Paroles d'un révolté [1885]. - Paris : Flammarion, 1978 (col. Champ politique ; 52),
- Jean GRAVE : Quarante ans de propagande anarchiste. - Paris : Flammarion, 1973 (col. L'Histoire)
- Edward SARBONI : "Dossier histoire : La Commune, 1871", Infos & analyses libertaires, Revue de l'Union Régionale Sud-Ouest de la Fédération Anarchiste, Perpignan, ndeg. 42, septembre 1996
- André NATAF : La Vie quotidienne des anarchistes en France. 1880-1910. - Paris : Hachette, 1986, p. 52-58.
- Albert OLLIVIER : La Commune. - Paris : Gallimard, 1939 (col. Idées, sciences humaines ; 95)

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