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Les Récréations d'Aubépine & Bridget
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23 juin 2008

Esprits rebelles

Khalil Gibran

esprits_rebelles

Poche: 111 pages
Editeur : Mille et une nuits (1 juin 2001)
Collection : Mille et une nuits

Quatrième de couverture:
Dans les premières années du siècle, Khalil Gibran, installé à Boston, collabore au journal At-Moujaher, destiné à l'émigration arabophone américaine. En 1908, il en tire un recueil de textes, Esprits rebelles. Composé de quatre histoires d'amour tragiques, le livre pose le problème de la condition de la femme arabe et de sa position dans la société libanaise. La sanction de cette audace ne tarde pas à tomber : le livre est très sévèrement critiqué par l'Église maronite qui voit en lui une attaque du clergé et une incitation à la libération des femmes. L'ouvrage est jugé hérétique, et le pouvoir ottoman au Liban le menace d'autodafé en place publique.
 

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Madame Rose Hanie...

Rashid Bey Namaan était un homme heureux...
Riche, de bonne famille, fier de la gloire de ses aïeux, ses avis étaient écoutés, il jouissait paisiblement des plaisirs de la vie...
Fidèle aux traditions ancestrales, impulsif, il attachait de l’importance à l’apparence des choses...
Rashid Bey Namaan était un homme bon et généreux, qui rencontra un jour un bel oiseau…
Il le mit dans une cage dorée, le choya, le couvrit de riches étoffes et de précieux bijoux.
Il croyait lui avoir offert le paradis, à ce bel oiseau docile et obéissant, qu’il aimait à montrer et dont il était fier…
Aujourd’hui, Khalil Gibran rencontre un homme différent, malheureux, qui souffre…
La détresse, et le chagrin de Rashid Bey Nanaam sont incommensurables et inspirent la pitié.
Rose Hanie, elle, avait 18 ans, lorsque Rashid Bey Nemaan qui en avait quarante, s’éprit d’elle et qu’il la prit pour femme.
Dans sa candeur d’enfant, elle a cru que c’était ça, le bonheur, porter de beaux vêtements, habiter des demeures somptueuses, et être exhibée comme un trésor...

Jusqu’au jour, où, rencontrant l’amour, elle ouvrit la porte de la cage dorée pour aller vivre pauvrement, avec un autre homme, laissant derrière elle bijoux, parures et domestiques.
Cette épouse, sans doute, devait être un serpent, ou un démon... Comment pourrait-on qualifier autrement une femme infidèle ?
Khalil Gibran, ami de Rashid Bey Namaan, voulant comprendre la détresse de son camarade d'enfance, a rencontré cette femme, dont certains à Beyrouth, disaient qu’elle était « Une malédiction sur les lèvres de la vie », « Un mal dans le cœur de la société »…
Cette femme qui a osé braver les lois et les coutumes qui l’avaient unie à un homme qu’elle n’aimait ni ne connaissait, pour suivre le chemin de son cœur…
Cette femme… considérée comme rebelle et criminelle, et qui souhaitait que plus tard, quand elle aurait quitté ce monde, les voyageurs s’arrêtent devant sa tombe et disent :
« Ici repose Rose Hanie, qui s’est libérée de l’esclavage des lois humaines et hypocrites afin de respecter la loi divine de l’amour pur. Elle a tourné son visage vers le soleil pour ne pas voir l’ombre de son corps parmi les crânes et les épines »…
Rose Hanie, en trouvant le bonheur, en se détournant de son mari, s’est dressée contre la société et a violé la loi… Est-elle pour autant une rebelle, est-elle une criminelle ?
Khalil Gibran nous raconte l’histoire de Rose Hanie et de son bonheur si simple et pourtant jugé "honteux" avec beaucoup de sensibilité, beaucoup d’objectivité, et pose, à travers cette première des histoires qui composent ce petit recueil, la question de la condition de la femme arabe et de sa position dans la société libanaise.

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Le cri des tombes...

L’Émir avait le pouvoir de vie et de mort sur ses sujets, il suffisait que ses soldats lui amènent un criminel, un voleur, une femme adultère pour que la sentence tombe juste après un exposé sommaire des présomptions…
Les audiences de l’Émir étaient publiques, et les spectateurs impatients de connaître le verdict, même si parfois, des murmures se faisaient entendre quand « la proie de la mort » ressemblait à l’un d’entre eux, ou leur inspirait pitié ou sympathie.
C’est ainsi qu’un jeune homme fier, accusé d’avoir tué un des officiers de l’Émir, fut condamné à avoir la gorge tranchée avec sa propre épée et son corps jeté dans les bois pour servir de repas aux bêtes sauvages…
C’est ainsi qu’une femme à la beauté naturelle et délicate, accusée d’adultère, fut condamnée à être couchée sur un lit d’épines, à boire du vinaigre mêlé de bile, avant d’être traînée nue dès l’aube à l’extérieur de la cité et lapidée avant que son corps ne soit, lui aussi, livré aux bêtes sauvages des bois.
C’est ainsi qu’un homme affaibli par la faim, accusé d’avoir dérobé des vases sacrés dans un monastère, fut condamné à être pendu et laissé entre ciel et terre jusqu’à ce que son corps devienne poussière…
Le lendemain, Khalil assista à d’étranges scènes, dans les bois… Il entendit de troublants témoignages quand trois personnes différentes vinrent ensevelir les corps des trois condamnés…
Il resta longtemps devant les tombes improvisées. Sur la première était plantée une épée, la seconde était recouverte de fleurs des champs, la troisième portait une croix.
Alors que le soleil se couchait, avant de poursuivre son chemin, il ne put s’empêcher de crier, vers les cieux :
« Ô courage, voici ton épée, à présent fichée dans la terre ! Ô Amour, voici tes fleurs, roussies par le feu ! Ô Seigneur Jésus, voici Ta croix, submergée par les ténèbres de la nuit »
Avec cette deuxième histoire, l’auteur pose les questions de la justice, du pouvoir, de l’oppression, des règles de la société humaine qui permettent à un seul homme de décider du droit de vie et de mort en ce début de vingtième siècle.

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Khalil l'hérétique...

La troisième histoire est celle d’un homme jugé rebelle et hérétique, chassé d’un couvent, fuyant la persécution, et recueilli presque mort par Rachel et sa fille dont il tomba amoureux.
Au cours de ce dernier récit, Khalil Gibran nous raconte la vie des paysans, dont le rebelle voulut prendre la défense en réclamant pour eux les champs, les vignobles et l’argent dont le couvent les avaient privés.
Lorsque les hommes du Cheikh Abbas vinrent arrêter le rebelle pour le conduire devant la justice, tous les villageois les suivirent et écoutèrent son discours porteur de messages de paix, de justice, de tolérance.
La colère du Cheikh n’eut de limite que sa propre mort…

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Je ne peux pas, avec mes mots à moi, vous traduire ce qui se dégage de ce recueil empreint de poésie, de sagesse, et de réflexions philosophiques sur la société, les religions, le pouvoir, l’oppression.
Je ne peux pas vous transmettre les images, les odeurs, les sons, les sensations, les émotions… de ce livre qui pose le problème de la condition de la femme arabe, en ce début de siècle, et de sa position dans la société libanaise.
Je ne peux que vous conseiller de l'acheter, de l'emprunter, de le lire une première fois, et d’y revenir, vous y découvrirez tour à tour l’horreur, l’ahurissement, la douleur, la peur mais aussi le message de paix et d’espoir que l’auteur, en 1908, a voulu transmettre en publiant cet ouvrage jugé hérétique et condamné par l’église maronite qui voyait en lui une attaque au clergé et une incitation à la libération des femmes.
Un ouvrage menacé d’autodafé en place publique par le pouvoir ottoman.
Un ouvrage que je ressens profondément dans ma chair de femme.

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L'hérésie d'un juste...

Pas de préface à ce livre, une postface de Thierry Gillyboeuf, intitulée « L’hérésie d’un juste », et une courte biographie de l’auteur :
Khalil Gibran est né en 1883 à Bcharré, alors province ottomane de la grande Syrie.
Émigré en 1895 à Boston, où il découvre la littérature et les arts, il revient à Beyrouth et passe quatre années au collège de la Sagesse à étudier la bible en langue arabe avant de retourner aux États Unis.
Il y écrit des articles dans les journaux pour les émigrés en langue arabe, publie son premier livre « La Musique » en 1905.
Il fait également un court séjour à Paris, pour étudier les beaux-arts, avant de s’installer définitivement à New York en 1910.
Kahalil Gibran mourra en 1931, après avoir publié douze ouvrages, dont le plus connu est « Le Prophète ».

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Paru aux éditions MILLE.ET.UNE.NUIT, ce recueil en « texte intégral » de 111 pages tient dans la poche, et son prix est tout petit! (2€50 maxi)

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Commentaires
M
et bien ça m'a l'air bien interessant tout ça<br /> je vais tenter de le trouver afin de le lire<br /> <br /> merci à toi<br /> <br /> Mina
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